23,6x23,6 in ~ Peinture, Crayon, Encre, Collages
Toujours support de papiers journaux déchirés recollés sur toile, comme autant de bouts de vie qui font notre moi profond. Choix de mots écrits à outrance : mémoire des mots, maux de mémoire, trous de mémoire, mémoire dans la peau, vide, néant, souvenirs... jetés ça et là au gré du dessin, épars ou collés, juxtaposés, à l’endroit, à l’envers, superposés jusqu’à l’excès, les mots sculptent le tableau… les reliefs se forment, ombres & lumières apparaissent, le tableau prend corps. Cadrage serré, dessin bords de toile, le personnage prend toute la place, coincé, à l’étroit… soumis à cette fuite de mots, de souvenirs, de vécu… subissant cette tête qui se vide … impuissance du corps face à l’esprit, symbolique de la main qui tente de rattraper les lettres, seules vestiges d’une mémoire qui fut, d’une mémoire qui fuit…
Dans la tête les lettres sont creuses, vides… trous de mémoire… elles tombent, glissant vers le néant… une lettre collée sur la joue comme une larme, « s » comme sanglot, souvenirs, souffrance, silence, solitude, sournois, soumission, larme en forme de «esse»… envie de se raccrocher à la vie. En se décrochant de l’esprit, ces lettres creuses prennent corps en apparaissant au grand jour. La main comme une ultime parade à cette échappée pas belle, les lettres passent au travers… encrées, lourdes, pleines, pesantes… ce qui est invisible de l’intérieur est visible de l’extérieur. Enfin patchwork de papiers collés ombré au crayon.
As usual newspapers torn-patched up on canvas, like so many pieces of life that built us. Words (in French in the painting) such as words memory, memory pain, blackout, emptiness, nothingness, memories… are thrown on this patchwork of material, written again and again until saturation, scattered, pasted here and there according to the drawing, wrong side up, ride side up, superimposed with abandon, or isolated… lost… legible… building up relief, shadow and light appear naturally, painting crystallizes. Tight framing, the drawing is stuck on the edges of the painting, man can’t move anymore… obedient to those words, these memories, his life that desert. Head is getting empty, words and memories had burst, only remains the symbolism of the hand trying to catch up letters falling down… Letters drawn in the head are empty… they become darker and darker when falling… What is invisible from the inside is visible from the outside… Final touch of this painful trip with pencils. (24in x 24in)
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